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Les almanachs grand format Les almanachs Sarah NEGRE

Antoine-Philippe Mathieu est né le 7 juin 1808 à St-Christophe-et-le-Laris, près de Romans, au domaine des Bossards.

Son père est un cultivateur relativement aisé, il est le dernier enfant de la famille. Il étudie au petit séminaire de Valence, puis il part à Lyon en 1826 à 18 ans. Il y ouvre un cours littéraire et scientifique.

Il participe à la Révolution de Juillet 1830, qui met fin au règne de Charles X et à la Seconde Restauration. Il s’engage alors de plus en plus en politique, et passe doucement d’un réformisme modéré à une position plus républicaine et plus socialisante. Il retourne dans la région de Romans en 1846, dans sa propriété de la Grand’Maison à St-Christophe.

Le 23 avril 1848, suite à la Révolution qui voit l’avènement de la Seconde République, il est élu député de la Drôme à la Constituante. Il y gagne alors son surnom de « Mathieu de la Drôme ». Il siège avec la Montagne à l’extrême-gauche. Il est notamment très favorable au suffrage universel masculin.

Lors du Coup d’Etat du 2 décembre 1851 par le futur Napoléon III, il s’exile (ou est expulsé ?) en Belgique, même s’il n’est pas réellement inquiété. Il revient dans sa propriété drômoise après quelques mois d’exil, et consacrera la fin de sa vie à l’étude météorologique.

Un almanach est un livre, souvent publié annuellement, qui contient en premier lieu un calendrier complet où on retrouve les fêtes religieuses, les saints, les prédictions astronomiques (phases de la lune, durée des jours, éclipses…). Il est souvent complété par des renseignements pratiques - tels que les jours de foires et de marchés de la région, des tableaux de conversion de poids et mesures, des conseils en agriculture, des remèdes naturels – mais aussi des faits divers, des blagues ou des contes.

Les almanachs existent depuis la Grèce antique, mais leur popularité est intimement liée à l’invention de l’imprimerie en Occident vers le milieu du XVe siècle.

Ils connaissent un vif intérêt de la part des lecteurs à partir des années 1650. La diffusion, et donc la clientèle, se fait d’abord dans les zones urbaines et péri-urbaines. C’est en effet en ville à cette époque qu’on « consomme » le plus de livres, car les citadins sont statistiquement plus nombreux à savoir lire que les ruraux. De plus la fabrication se fait dans des ateliers en ville.

Les almanachs sont essentiellement transportés et vendus par des colporteurs, qui s’éloignent rarement des zones urbaines. Ces vendeurs itinérants permettent l’accès à une marchandise hétéroclite et bon marché : livres d’occasions, livrets de chansons à boire, pamphlets, livres de dévotion…

 

Tout s’accélère pour les almanachs après la Révolution française, dans la première moitié du XIXe siècle : ils sont désormais tirés à plusieurs milliers d’exemplaires, et deviennent le type de livres les plus imprimés après les livres religieux (qui sont en tête des tirages depuis l’invention de l’imprimerie).

Plusieurs facteurs expliquent ce soudain succès :

 

  • L’imprimerie se mécanise grâce au progrès technique : on peut maintenant imprimer beaucoup plus de livres en beaucoup moins de temps. On se met à utiliser la pâte à bois pour faire le papier, là aussi plus rapide et moins cher que le papier chiffon utilisé jusque-là.
  • L’instruction et l’alphabétisation progressent, plus de gens savent lire. La demande de livres s’intensifie donc en proportion.
  • Le début du XIXe siècle est l’âge d’or du colportage rural. Les demandes d’accès à la lecture, entre autre, augmentent à la campagne mais sans néanmoins garantir la pérennité d’une librairie. Le colportage permet donc de combler ce besoin à moindre coût. Les colporteurs sont soit embauchés par un libraire/éditeur pour diffuser son catalogue et ses livres lors des beaux jours, dans un périmètre régional. Soit ce sont des colporteurs indépendants, qui chaque année reproduisent le même itinéraire pour vendre leurs marchandises. Ce mode de diffusion est grandement rendu possible par l’amélioration des voies de communication et des transports. Le colportage est le premier moyen de diffusion des almanachs.

Le succès de l’almanach se justifie aussi par son contenu : il regroupe en effet plusieurs type d’ouvrages (calendrier, livre de morale, livre de cuisine…) en un seul objet et à un prix dérisoire.

En effet, la mauvaise qualité des matériaux utilisés pour le fabriquer permet de réduire son coût d’achat. Malheureusement cela signifie aussi que peu d’exemplaires des XVIIIe et XIXe siècles sont parvenus jusqu’à nous, ces ouvrages n’étant pas destinés à durer dans le temps.

 

Encore aujourd’hui on continue à imprimer, vendre et lire des almanachs.

  •  Almanach romanais illustré du patronage Saint-Hippolyte

Le fonds patrimonial de la Médiathèque Latour-Maubourg de Valence contient de nombreux almanachs locaux, le plus ancien datant des années 1780 (Le calendrier & état-civil de Dauphiné, ou almanach du Palais), mais la majorité ont été imprimé aux XIX et XXe siècles.

Elle conserve souvent seulement un ou deux numéros par almanach, très peu des collections sont complètes. Les almanachs les plus récents, publiés dans les années 1910 et 1920, contiennent des photographies.

Les travaux et publications de Mathieu de la Drôme

Car Mathieu de la Drôme est avant tout un scientifique. Ils commencent dans les années 1830 a posé de nombreux brevets pour ses inventions : les armes à feu fulminantes, le bain à hydrofère (ou bain de poussière d’eau), des armes à chargement sans baguette, la lampe à hydrogène liquide… Ces inventions ont connu un succès mitigé, voir nul.

Mais il est surtout connu pour ses travaux en météorologie. Il publie en 1862 un ouvrage consacré à la prédiction du temps grâce aux phases lunaires : De la prédiction du temps. Mathieu de la Drôme part du principe que rien n’est dû au hasard dans la Nature, que tout découle d’une cause qui produit un effet. Si on comprend le mécanisme naturel, on peut prédire, ce qui s’avèrerait très utile pour l’agriculture.

En 1863 il publie, chez les éditeurs Plon à Paris, son premier numéro de son Annuaire Mathieu (de la Drôme) 1864 : indicateur du temps, rédigé par les sommités scientifiques, orné de vignettes par les premiers artistes.

On trouve dans cet annuaire, ou almanach, des informations concernant l’année 1864 : un calendrier des fêtes mobiles, des éclipses, des phases de la lune, des marées, mais aussi les prédictions météo mois par mois (pluie, sécheresse, tempêtes…). Il profite aussi de cette publication pour résumer ses travaux météorologiques dans différents articles.

Mathieu de la Drôme décède le 16 mars 1865. Sa mort n’interrompt pas la publication de son Annuaire. Son gendre, Louis Neyret, reprend dès l'édition de 1866 la fonction de pronostiqueur. Après le gendre, ce sera au tour d'Ernest Dupuy, le petit-fils de Mathieu de la Drôme, de diriger cette publication jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale. En effet, l’Annuaire ou le Double almanach de Mathieu (de la Drôme) sera publié jusqu’en 1939 sans discontinuer.

Le fonds patrimonial de la Médiathèque Latour-Maubourg conserve la plupart de ses ouvrages, dont la quasi intégralité de son Annuaire.

Sur les almanachs :

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Almanach

Henri-Jean Martin (dir.), Roger Chartier (dir.), Histoire de l’édition française

 

Sur Mathieu de la Drôme :

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mathieu_de_la_Dr%C3%B4me

Marius Léty, Petits grands hommes de la Drôme : Philippe-Antoine Mathieu (de la Drôme), Valence : 1906


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