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// Add the new slick-theme.css if you want the default stylingDepuis sa création en 1834, le CTHS a été chargé d'établir l'annuaire des sociétés savantes de France et de coordonner leurs travaux. Cet annuaire recense de manière exhaustive l'ensemble des sociétés savantes, des associations de recherche, d'étude, de connaissance dans toutes les disciplines (histoire, archéologie, géographie, littérature, sciences de la terre et de la vie, sciences dites « dures », ethnologie, sociologie...). Il comprend à la fois des sociétés vivantes et des sociétés dissoutes mais qui, à un moment donné, ont joué un rôle significatif dans la vie intellectuelle ou scientifique de notre pays.
Dans la Drôme, l’annuaire recense 40 sociétés (encore actives ou dissoutes) et indiquent pour chacune d’entre elles les informations suivantes : nom, siège de l’association, dates (création/ dissolution), domaine d’activité.
A l’occasion du centenaire de la loi de 1901, la Revue drômoise avait recensé les associations d’histoire locale et du patrimoine (une cinquantaine d’associations avaient été répertoriées). Ces sociétés contribuent au rayonnement du patrimoine local. Zoom sur trois d’entre elles (dont deux sont toujours en activité).
Le Second Empire suscite la création, dans chaque département, de sociétés savantes se consacrant aux études d’histoire et d’archéologie locales. Dans la Drôme, ce travail est initié en 1866 par le préfet de Montour, qui réunit les principaux érudits pour créer la Société départementale d’archéologie et de statistique. L’arrêté de création du 2 janvier 1866 reprend l’allocution du baron de Montour : « Considérant que le département possède de nombreuses richesses archéologiques ; qu’il est du devoir de l’Administration d’encourager les hommes de science et d’étude qui consacrent leurs efforts à sauver de la destruction et de l’oubli ces vestiges des âges qui ne sont plus, et à agrandir ainsi le domaine de nos connaissances historiques. … ». La « Société » s’inscrit dans un « grand mouvement intellectuel » dont le but est de :
- propager le goût des études archéologiques, statistiques et historiques, surtout en ce qui concerne le département de la Drôme
- centraliser et de publier les travaux de ses membres.
Le siège est fixé à Valence. Parmi les membres fondateurs, on note la présence de M. Monier de la Sizeranne, sénateur, membre du conseil général ; M. Bérenger (de la Drôme), président honoraire de la Cour de cassation, membre de l’Institut ; M. Paul-Emile Giraud, ancien député, auteur de l’Essai historique sur l’abbaye de Saint-Barnard et sur la ville de Romans, Denis Long, docteur en médecine à Die, membre correspondant de l’Institut de France, auteur de la Réforme et les Guerres de Religion en Dauphiné.
La première séance se tient le 8 février 1866 dans la grande salle de la bibliothèque de Valence en présence de 44 membres. Le chanoine Ulysse Chevalier, malgré son jeune âge (25 ans) figure parmi cette assemblée de savants et de notables locaux.
Pour diffuser ses travaux, la société édite un bulletin trimestriel dès 1866. En 1976, sous la présidence de Robert Ferrier, le bulletin change de nom et devient Revue drômoise. Depuis près de 160 ans, la Société d’archéologie, d’histoire et de géographie de la Drôme participe au développement de la connaissance de notre territoire.
Cette société savante est fondée en octobre 1911 à l’initiative d'Ulysse Chevalier. Le chanoine, spécialiste de l’histoire du Dauphiné, est alors soucieux de protéger ses travaux et sa riche bibliothèque (plus de 25000 ouvrages). L’association est chargée de favoriser et diffuser les recherches historiques sur l'histoire de Romans et du Dauphiné. De nombreux érudits locaux s’y investissent, notamment des prêtres savants à l’instar du chanoine Jules Chevalier (cousin d’U. Chevalier, spécialiste de l’Histoire de l’Eglise et de la ville de Die), de Monseigneur Charles Bellet, etc. et des proches d’Ulysse Chevalier (Alphonse Nugues, Ulysse Roux, Albert Magnard, François Charles-Messance, etc.). Le siège est fixé au domicile de Chevalier (3 rue des Clercs à Romans, actuel site de conservation des Archives & Patrimoine de Valence Romans Agglo).
En 1923, au décès de son fondateur, l’association prend jouissance des biens légués par le chanoine (la maison du 3 rue des Clercs et la bibliothèque) Le lieu est alors un centre d’études et de recherche pour l’histoire locale. La société est déclarée d’utilité publique (décret du 24 janvier 1924).
Chaque année, les membres de l’association se réunissent en assemblée générale. Leurs comptes rendus publiés dans le Bulletin de la société d’archéologie et de statistique de la Drôme illustrent l’activité et le fonctionnement de la société savante. En 1925 par exemple, l’association compte 50 membres et travaille au catalogage de l’importante collection d’imprimés et de manuscrits qu’elle conserve. Le fonds documentaire est considéré « comme un des plus intéressants qui soit à la disposition des chercheurs, car il comprend les nombreuses notes relatives à [notre] région et à [notre] cité. ».
Toutefois, en octobre 1938, alors que l’activité de l’association semble en sommeil, les membres de la société prononcent sa dissolution et décident l’attribution de leur siège à la ville de Romans et le transfert de l’ensemble du fonds à la bibliothèque municipale de Grenoble. Jacques de Font-Réaulx, archiviste départemental, s’émeut du sort envisagé pour la bibliothèque et appelle le maire à intervenir « de toute urgence […] pour prévenir ou canaliser ce suicide ». Malgré « l’intérêt qui s’attache à la conservation de cette bibliothèque », la municipalité de Romans estime que le coût serait trop important à assumer pour la Ville. Paul Thomé de Maisonneuve est mandaté pour procéder à la liquidation. La ville de Grenoble accepte le don du fonds documentaire le 18 novembre 1938. La donation de l’immeuble à la ville de Romans est effective en avril 1939.
L’Association universitaire d’études drômoises est créée en 1960 à l’initiative de deux enseignantes, Andrée Bernard, professeur d’histoire-géographie et Yvonne Thomas, professeur de sciences naturelles. La première assemblée générale se tient le 18 novembre 1960 sous la présidence de Maurice Peyrard, historien, directeur d’école honoraire et en présence de Daniel Faucher, président d’honneur de l’association, et doyen honoraire de la faculté de lettres de Toulouse.
L’AUED a pour objectif une meilleure connaissance de l’histoire et de la géographie locales (Drôme et départements voisins). Dans ce but, elle édite une revue « Etudes drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme » illustrée depuis 1974 et trimestrielle depuis 1997. L’association publie également des brochures d'art, d'histoire, des livres. Les publications de l’AUED sont disponibles à la médiathèque François-Mitterrand, Latour-Maubourg.
Initialement destinée aux enseignants afin de les aider à faire découvrir le patrimoine (archéologique, architectural, culturel, naturel) drômois à leurs élèves, l’association, reconnue d'utilité publique en janvier 2001, tend désormais à s’adresser à un plus large public.