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// Add the new slick-theme.css if you want the default stylingLes trois frères Maubourg suivront des carrières militaires. Victor étant le fils du "milieu" ; il était particulièrement destiné à exercer ce métier. Victor suivra donc une voie toute traçée depuis l'enfance. Au service de la royauté sous Louis XVI, il servira Napoléon avec zèle avant de se remettre au service du Roi à la fin de sa vie.
Chevalier de l'Ordre de Malte à 6 ans, il est ensuite nommé mousquetaire à 14 ans comme son frère César, tous deux sans doute parrainés par leur aïeul Jean Hector. Mais c'est en 1782 qu'il débute véritablement sa carrière quand il intègre le Régiment de Beaujolais (infanterie) comme Sous-Lieutenant puis démenage à Orléans pour intégrer le Régiment Orléans cavalerie. On le retrouve Capitaine en 1785 dans le Régiment Dauphin-Cavalerie avant qu'il ne parte en campagne maritime à Malte en 1787-1788.
De retour en France, il devient en 1789 garde du corps du Roi à Versailles. Le 6 octobre 1789, il protège la Reine lors des journées d'insurrection et la ramène auprès de son époux. Il devient Sous Colonel puis en 1792 Colonel dans le 3e Régiment de Chasseur à cheval. C'est le début des guerres révolutionnaires : Victor est envoyé en Belgique combattre les Autrichiens. Il participe le 11 Juin à la bataille de La Glisuelle comme commandant de l'Armée du Nord dirigée par Gilbert du Motier de La Fayette.
Celui-ci connait son frère ainé et deviendra un proche de la famille. Le frère cadet de Victor épousera même la soeur de La Fayette. C'est d'ailleurs avec lui, tombé en disgrace et déclaré traître à la nation, que les trois frères fuient la France en Août 1792, direction la Belgique où ils sont arrétés à la frontière. Parmi le groupe de fuyards, seules les personnes les plus importantes sont retenues prisonnières en Prusse (c'est le cas de La Fayette et César de Latour Maubourg, membre de l'Assemblée Nationale). Pour les autres c'est le début de l'exil. Victor passe en Belgique, puis en Allemagne et en Hollande où il rencontre son futur beau-père, un ancien militaire de l'armée française : Van Ryssel.
Lorsque Frédéric-Guillaume II de Prusse fait la paix avec la France, Latour Maubourg considéré comme « otage de la Révolution », n'est pas remis en liberté, mais livré à Léopold II, archiduc d'Autriche, qui le transfère avec ses compagnons dans les cachots de la forteresse d'Olmütz en Moravie. Avec La Fayette, ils y sont traités avec sévérité. C'est à cette période (1797) que Victor va en Italie à la rencontre de Bonaparte, qui après avoir poursuivi les Autrichiens, les force à négocier un traité. Accompagné de son neveu Florimond, Victor arrive à faire intégrer dans le traité de Campo Formio, signé le 18 octobre, la libération de son frère et ses amis.
A cette période Victor manque d'argent ; il fait quelques aller-retour en France mais malgré ses efforts a été enregistré comme émigré par le département de la Drôme. Ce n'est qu'en juin 1799 qu'il revient définitivement en France et se fait rayer de la liste des émigrés.
Il se fait vite réincorporer et en Janvier 1800 est envoyé en Egypte comme aide de camp de Jean-Baptiste Kléber puis de Jacques de Menou, son successeur. Il y reste presque 2 ans, malgré une blessure grave à la tête, survenue en mars 1801. Un éclat d'obus l'atteint devant Alexandrie. Après la défaite française en Egypte, les britanniques le rapatrient en France en 1802. Débute une longue convalescence pendant laquelle il obtient la Légion d'honneur, monte en grade (il devient Chef de brigade), se fait construire un château à Dammaries les Lys (photo ci-dessous) puis se marie avec Jacoba-Pétronille Van Ryssel, le 24 août 1804.
Mais nous sommes au début des guerres napoléoniennes : Victor dès 1805 reprend du service actif. C'est la Guerre de la 3e coalition et Victor se rend en Allemagne et en Autriche avant de continuer pendant la Guerre de la 4e colation en Prusse et en Pologne. Il sera de la bataille d'Austerlitz, de la prise d'Iéna. Il devient Général de brigade et commande plusieurs divisions placées sous le commandement de Joachim Murat notamment. Le 14 octobre 1807, il obtient un congé après avoir été blessé deux fois dans l'année. Il est alors à la tête de la 1ère division de dragons et obtient le 3 juin 1808 le titre de Baron d'Empire. On le surnomme "gloire sans nuage".
Le répit est de courte durée. Avec sa division en 1808, il fait un bref passage en Rhénanie avant de partir pour l'Espagne qui s'est soulevée contre la France : c'est le début de la Guerre de la 4e coalition. Il est à la tête de la Cavalerie de l'Armée du midi et se bat dans la péninsule jusqu'en mars 1812 où il enchaîne défaites et victoires.
Il rentre quelques mois en France avant de partir pour la Russie. En effet, la France décide d'envahir le pays alors que la situation n'est toujours pas réglée en Espagne (il faudra attendre Juin 1813 pour que la France se retire de la péninsule ibérique). C'est le début de la Guerre de la 6e coalition qui durera 2 ans sur plusieurs fronts. La Russie est le premier et Victor est à la bataille de la Moskova du 7 septembre 1812. Il y est blessé et rentre en France avant la retraite de Russie.
En février 1813, il part sur le 2e front : la campagne d'Allemagne. Reichenbach, Dresde... il est malheureusement arrété à Leipzig le 16 octobre : un boulet de canon lui arrache une partie de la jambe gauche. Il est soigné par un des meilleurs chirurgien de l'époque Dominique Larrey qui l'ampute en moins de trois minutes. A cette occasion, d'après Chateaubriand (dans ses Mémoires d'outre-tombe, tome 3), Victor aurait déclaré à son domestique qui se lamentait "De quoi te plains-tu, tu n'auras plus qu'une botte à cirer" !
C'est la fin de sa carrière active, il rentre en France, fait sa convalescence aux Invalides puis dans son château.