Array ( [slug] => parcoursd [slugex] => a-l-affiche--deux-siecles-de-vie-politique-et-culturelle-dromoise [pagep] => 5 )
// Add the new slick-theme.css if you want the default stylingLes documents politiques et électoraux imprimés entre 1945 et 1949 constituent l’ensemble le plus cohérant de cette collection. Ce corpus révèle que la vie politique drômoise fut particulièrement mouvementée durant cette période, plaçant la Drôme sous les feux de l'actualité politique française, notamment lors des élections partielles de 1947 et de la fusillade de la gare de Valence.
Dans un département qui reste encore sinistré, la population connaît des problèmes de ravitaillement importants, ce qui entraîne un mécontentement général. Les Drômois acceptent difficilement la baisse de leur niveau de vie par rapport à la période de l’Occupation. D’autre part, de vives tensions existent entre les différents partis politiques, notamment entre les communistes et les socialistes qui ont cessé toute alliance. Suite à la création du Kominform en septembre 1947 (organisation centralisée du mouvement communiste international), les communistes durcissent leur discours et s'isolent à gauche du spectre politique. Mais le PCF reste une force politique majeure en Drôme, relayé au niveau syndical par la CGT, premier syndicat drômois qui comptait alors 27000 adhérents. Ce contexte de crispation favorise l’éclatement de mouvements sociaux.
Ci-contre : La C.G.T. à tous les Français : Pourquoi les mineurs se battent-ils ?, Valence : Passas et Deloche, [s. d.], (BMV, 3AFF044)
Dans la Drôme, les cheminots se mettent en grève le 25 novembre, suivant le mot d’ordre lancé par leur fédération après un référendum, et bloquent le trafic ferroviaire sur l’axe Lyon-Marseille dont l’importance est capitale pour la circulation des matériaux dans un pays en pleine reconstruction. Ils sont bientôt rejoints par les métallurgistes et les travailleurs du bois. La gare devient le centre de la grève. Le conflit s’envenime, le socialiste Jules Moch, alors ministre de l’Intérieur et ancien député drômois, demande à la police de faire évacuer les occupations illégales. Le 4 décembre au matin, la police occupe la gare où commencent les échauffourées. Commandée par le préfet de la Drôme Dupérier, la police est vite débordée et tire sur la foule. Deux hommes sont tués et un troisième meurt de ses blessures le lendemain, tous trois syndiqués à la CGT.
Ce tragique évènement marque la fin de la grève dans la Drôme. Les salariés reprennent le travail le 9 décembre, au lendemain des obsèques des victimes de la fusillade. Le secours populaire et la CGT dénoncent rapidement ces crimes et appellent au soutien des familles des victimes. Les associations communistes demandent à l'unisson que les responsables de la fusillade soient punis et que leurs revendications soient entendues.
Ci-contre : Secours Populaire Français - Fédération de la Drôme : Assassinés ! Ce crime ne restera pas impuni ! s.l. : s. n., [1947] (BMV, 3AFF046)
Les titres des affiches sont explicites et témoignent de la tension et la colère des manifestants. La première commémoration de la fusillade, le 4 décembre 1948, sera l’occasion d’inaugurer une plaque du souvenir à la bourse du travail, qui sera finalement enlevée sur ordre du Préfet.
Ci-dessous :
Il y a un an : 4 décembre 1947 - 4 décembre 1948. 1re Commémoration des Fusillés de Valence, Valence : Passas et Deloche, [1948], (BMV, 2AFF087)
De Gaulle a fait tuer…, Valence : Passas et Deloche, [s. d.], (BMV, 3AFF048)
Le procès public des fusilleurs de Valence, s.l. : s. n., [1948], (BMV, 3AFF045)
Les fusilleurs de Valence ont avoué !, s.l. : s. n., s.d., (BMV, 3AFF047)
Il faut en finir en assistant à la Grande Réunion publique [avec Yves Dellac], Valence : Passas et Deloche, [1948] (BMV, 2AFF086)