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// Add the new slick-theme.css if you want the default stylingVéritable porte-étendard du sport dans le Valentinois et le Romanais, la pratique du rugby dans la région a connu une riche histoire avant d’en arriver au Valence Romans Drôme Rugby et à la Pro D2. Dans cette perspective, nous avons choisi de nous concentrer sur trois clubs bien connus des amoureux de l’ovalie dans la région, trois clubs aux histoires croisées : La Voulte sportif (LVS), l’Union sportive romanaise et péageoise (USRP) et le Valence sportif (VS). Si les trois clubs sont créés dès le début du XXe siècle, force est de constater que leurs premières années sont discrètes, situation qui perdura jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Notons toutefois la bonne saison de l’US romanaise et péageoise en 1911 qui, après avoir remporté le championnat des Alpes se hisse jusqu’en quart de finale du championnat de France ; rencontre perdue d’un seul petit point (6-5) face au FC Lyon.
Après-guerre donc, les trois clubs se recomposent et entament la reconstruction de leurs équipes. Dans un monde sportif encore largement amateur et davantage tourné vers les jeunes locaux, les réussites et exploits sportifs sont alors intimement liés à des grands joueurs, des internationaux qui ont su tirer le maximum de leur équipe et de leurs coéquipiers. Ainsi, l’US romanaise et péageoise gagne sa place en première division du championnat de France dès la fin de la seconde guerre mondiale avec notamment le recrutement du deuxième ligne international Robert Soro (21 sélections en équipe de France). Dans sa lancée, le club se hissera même jusqu’en quarts de finale du championnat de France en 1947 et 1948, s’inclinant respectivement 3-0 contre le Stade toulousain puis 10-3 contre le CS Vienne. Mieux encore, le club disputera deux demi-finales de championnat contre Grenoble en 1954 et Perpignan en 1955. A chaque fois, le club bute sur le futur champion. Si la seconde moitié des années 1950 ne va pas sourire aux romanais et aux péageois – qui connaissent des résultats en dents de scie – un autre club va tirer son épingle du jeu sur cette période : La Voulte Sportif.
Après une fugace apparition en première division lors de la saison 1951-1952, LVS accède une nouvelle fois à l’élite en 1956. Dès lors, le club s’y installe pour vingt-et-une saisons consécutives ! Par ailleurs, les débuts des Voultains sont remarquables, les coéquipiers de Guy et Lilian Camberabero (tous deux comptant 14 sélections en équipe de France) accédant aux seizièmes de finale du championnat dès 1956 ; exploit que le club répéta vingt fois sur la période. Fort de cette dynamique, le club réalise deux très beaux parcours en 1959 et 1965 en se hissant jusqu’aux demi-finales. Mais le véritable exploit des hommes de Jean Liénard est sans conteste le titre de champion de France remporté en 1970. Dans un stadium municipal de Toulouse plein à craquer avec ses 35000 spectateurs, les Ardéchois s’impose 3 à 0 face à l’Association sportive montferrandaise grâce à un essai de Renaud Vialar. A la mesure du fait d’armes, les joueurs sont accueillis à La Voulte-sur-Rhône par pas moins de 25000 personnes. Régulièrement bien classé aussi bien en poules que dans les phases finales du championnat jusqu’en 1976, le départ de plusieurs cadres - dont les « Les Lutins de La Voulte »- sonne le glas de la présence du club dans l’élite française. Mais, une nouvelle fois, la chute des uns est marquée par l’ascension d’autres, à savoir les Drômois du Valence Sportif.
L’histoire du VS n’est clairement pas aussi linéaire que celle de LVS. A titre d’exemple, les années 1940 le montrent bien : profitant de l’élargissement de la première division à 95 clubs, le VS y accède en 1943 avant de retomber dans la ligue inférieure en 1947 puis de devenir la figure de proue du rugby dans la Drôme en 1949 en retrouvant l’élite la même année où les clubs romanais et montiliens sont eux relégués. Pied de nez à l’histoire, cette situation ne dura pas longtemps et lorsque l’USRP revient dans l’élite et par conséquent dans la poule du VS, jamais les Valentinois n’arriveront à s’imposer en trois confrontations. Dans la même veine, la situation s’inverse totalement en 1954 : le VS est relégué là où ses deux rivaux départementaux se maintiennent. Néanmoins, le VS retrouve la première division en 1963 et ne la quittera plus jusqu’en 1988. Cette ère est plus particulièrement marquée par l’arrivée dans l’équipe du deuxième ligne de l’équipe de France Elie Cester (35 sélections) en 1971. Le club atteint alors les seizièmes de finale du championnat en 1972 puis les huitièmes de finale l’année suivante. Répétant ce diptyque en 1975 et 1976, la meilleure performance du club reste son parcours en phases finales en 1978. Vainqueurs de Toulon en huitième de finale puis de Lourdes en quarts, les hommes de Christian Maillol et Viorel Onu?u accèdent aux demi-finales où ils ne parviennent néanmoins pas à surmonter l’obstacle que représente l’AS Montferrand. À l’instar de ces homologues romanais et voultains, le départ des cadres de l’équipe dans les années 1980 met un terme aux bons résultats du club et à sa présence au plus haut niveau. Particulièrement violente, la chute du club atteint son paroxysme en 1996 avec sa relégation en deuxième division de fédérale, c’est-à-dire au quatrième échelon du rugby français. Le rugby est alors en pleine professionnalisation et aucun des trois clubs ne réussit à suivre.
Périclitant dans les divisions amateurs drômoises et ardéchoises, La Voulte sportif et le Valence sportif fusionnent en 2010 pour former le Rhône Ovalie Club La Voulte Valence. Six ans plus tard, une nouvelle fusion s’opère mais laisse de côté les Voultains pour donner naissance au Valence Romans Drôme Rugby.